dimanche 18 mai 2014

La mode de la garde alternée


C'est 'la mode' en ce moment !
J'espère bien que ça passera aussi vite que la mode du jaune cocu (et je sais de quoi je parle) !
Mais ne soyons pas trop mauvaise langue non plus : la garde alternée peut quelques fois fonctionner.
Il peut suffire, entre autre, que les parents ne voient pas en leurs jolies têtes blondes des messagers ou un moyen de jouer au vengeur masquée.
Mais je reste sceptique, très sceptique...

1) Ma propre expérience :

Monsieur souhaite la garde alternée.
Il vient de se souvenir qu'il a des responsabilités dans sa famille, bien !
Madame culpabilise de le quitter et accepte, pleine d'espoir, 'après tout c'est peut être ce qu'il y a de mieux pour les enfants ?' 
Mais l'espoir fait 'juste' vivre...
Premier échange : voilà que 'je débarque chez toi et que je dévire tout', 'que je roule comme un fou', 'que je change constamment l'heure où je viens les déposer', que je fournisse une liste des interdictions' (j'y reviendrais vous verrez c'est passionnant aussi), 'que je cris en pleine rue'.
Et tout cela, Monsieur le fait devant les enfants tant qu'à faire !
'De toute manière tu ne m'aimes plus, tu n'auras ni l'argent, ni la bagniole et ni les gosses'
Mais non... ça va passer... Mais non ça n'a pas passé !!!
Conseil d'avocat : mettre en place les échanges le lundi midi à l'école et surtout sans se croiser'.
Terminé les dimanches soirs de crise. 
'De toute manière, un jour, tu verras tes enfants beaucoup moins que ce que tu penses' (Tout à fait charmant ce monsieur). Cette phrase raisonnera dans ma tête jusqu'à ce que mon cerveau cesse définitivement de fonctionner.
Et encore ça, c'est juste le moment du 'passage de relais'.
Son quotidien n'est pas mal non plus.
Selon la voisine : 'Ah non mais je ne vois jamais personne'.
Monsieur passe son temps à déposer ses enfants à droite à gauche. Chez mamie, chez tata, chez la copine M, chez la copine L... Un coup c'est M qui s'en occupe le matin puis c'est J. 12h la cantine bien sûr mais les enfants ne savent même plus de quel midi il s'agit. Le soir rebelote... Pas de rythmes de couché, ni de repas, pas de suivi dans les devoirs, pas de suivi pour l'hygiène (rupture de coton tige et coupe-ongle perdue dans l'espace), pas de suivi médicale.
'Je ne crois pas en la médecine, ce sont tous des charlatans' ou encore 'Ton docteur (une femme biensûr)  n'y connait rien'
'Et puis c'est MOI LEUR PÈRE et pas L'AUTRE !!!!'

Non mais c'est la frime un père qui souhaite la garde alternée en faites !! C'est  admirable... 




2) L'avis de professionnels :

Voici quelques extraits d'articles qui démontrent ce que la garde alternée peut avoir comme résultat :

Maurice Berger, chef de service en psychiatrie de l'enfant au CHU de Saint-Etienne : 'L’intérêt de l'enfant petit se trouve, au contraire, dans la stabilité des lieux et des personnes'.

Bernard Golse, responsable du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker à Paris : 'L'enfant a besoin pour construire son système relationnel d'une figure de référence, continue et cohérente.'

Selon une étude australienne réalisée auprès de plus de 2000 enfants (...) : 'la résidence alternée augmenterait les risques de troubles du sommeil, d'hyperactivité et d'angoisses de séparation durables'. 


Carole Lapanouse, présidente de l’association SOS Les mamans : 'La garde alternée se révèle parfaitement inadaptée dans certaines situations, notamment lorsque les enfants sont trop jeunes ou à la suite d'une séparation ayant pour origine des violences conjugales.'

Beaucoup de mères dénoncent le recours à ce dispositif comme un moyen de vengeance (« faire payer à l’autre ») voire de pression et de main-mise de leur ex-conjoint.


Ma petite conclusion :

La mode alternée peut être un choix qui s’avérerait judicieux si les enfants sont en âges d'avoir une certaine autonomie et si les parents, tout deux d'accord, arrive à mettre de côté leur histoire d'amour gâché en mettant la priorité sur le bien être des enfants. 

Alors avant de mettre en place ce mode de garde, réfléchissez bien :
  • quel âge ont vos enfants ?
  • dans quel cadre vous séparez-vous de votre conjoint ?
  • le voyez-vous suffisamment 'intelligent' pour ne pas se servir de vos enfants pour vous atteindre ?
Si vous avez le moindre doute, surtout ne l'instaurez pas ! Même si l'autre conjoint ou quelqu'un d'autre vous mets la pression. Il est tellement difficile d'y mettre fin et ce même si ça se passe mal. Si votre futur ex-conjoint est d'accord vous pourrez, de toute manière, l'instaurez plus tard et progressivement.











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